![]() |
Routes commerciales des Phéniciens, du Levant au bassin occidental de la Méditerranée. |
Carthage est une ville tunisienne
située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis
reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d'Afrique
proconsulaire, est aujourd'hui l'une des municipalités les plus huppées du
Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de
nombreuses résidences d'ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et
expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains
pour la plupart avec quelques éléments puniques, classés au patrimoine mondial
de l'Unesco depuis le 27 juillet 1979.
La municipalité de Carthage, qui
compte 17 010 habitants en 20141, abrite le palais présidentiel, la mosquée
Mâlik ibn Anas, le musée national de Carthage ou encore l'Académie tunisienne
des sciences, des lettres et des arts. L'aéroport international de
Tunis-Carthage est situé à quelques kilomètres à l'ouest de la ville.
L'histoire de Carthage n'est guère
facile à étudier du moins dans sa composante phénico-punique en raison de son
assujettissement par les Romains à la fin de la Troisième guerre punique en 146
av. J.-C.
Il ne reste en effet que peu de
sources primaires carthaginoises et celles disponibles soulèvent davantage de
questions qu'elles n'aident à la compréhension de l'histoire de la ville qui se
posa en rivale de Rome.
Certains textes puniques ont été
traduits en grec ou en latin, comme des inscriptions sur des monuments
d'Afrique du Nord. Cependant, la majorité des sources reste disponible par le
biais d'auteurs grecs et romains : Tite-Live, Polybe, Appien, Cornélius Népos,
Silius Italicus, Plutarque, Dion Cassius et Hérodote.
Ces auteurs proviennent de cultures
souvent en rivalité avec Carthage : les Grecs lui disputèrent la suprématie en
Sicile et les Romains entrèrent en guerre contre la cité. Ces sources rédigées
par des étrangers ne sont donc pas toujours dénuées de préjugés.
Comme tous les comptoirs
phéniciens, Carthage doit, en signe d'allégeance et de piété, verser un tribut
à Tyr. Cependant, le déclin de cette dernière face à la progression des Grecs
aurait incité la cité punique à prendre son indépendance au cours de la seconde
moitié du VIIe siècle av. J.-C. Un siècle et demi après la fondation de la
ville, les Carthaginois se seraient installés aux îles Baléares, selon une
interprétation d'un texte de Diodore de Sicile, puis dominent l'ouest de la
Sicile, le sud de la Sardaigne et, alliés aux Étrusques, repoussent les Grecs
hors de Corse lors de la bataille d'Alalia de 540-535 av. J.-C. Ils contrôlent
alors la totalité du commerce et de la navigation en Méditerranée occidentale
et possèdent de nombreux territoires à l'intérieur comme à l'extérieur de
l'Afrique : Maurétanie, Numidie, Ibérie, Ibiza, Sicile, Sardaigne et Corse.
Comme dans le cas de Rome, son ennemie mortelle, le nom de la ville englobe
tous les territoires soumis à sa juridiction.
Le terrain sicilien est le lieu
d'affrontement des Puniques et des Grecs dans le long cycle des guerres
siciliennes aux Ve – IVe siècles av. J.-C.
La même île est à l'origine de la première du
cycle des guerres puniques entre la République romaine et le pouvoir
carthaginois et s'achève par la défaite de ce dernier. La cité parvient à se
relever, en particulier du fait de conquêtes dans la péninsule Ibérique, mais
la Deuxième guerre punique avec l'épopée d'Hannibal Barca s'achève aussi par la
défaite et la fin de l'impérialisme carthaginois. Le dernier conflit est
inégal, même si la cité résiste trois ans avant d'être anéantie.
Après la destruction de 146 av.
J.-C., la cité est reconstruite par les vainqueurs et rebaptisée Colonia Iulia
Karthago, même si elle ne regagne jamais l'importance qui fut la sienne : elle
retrouve cependant une certaine aura au travers de son rôle de capitale
proconsulaire puis de son rôle important dans la diffusion du christianisme.
À partir de la conquête vandale, la cité occupe cependant un rôle de plus en plus secondaire, le Moyen Âge voyant, sinon sa désertion, du moins une faible occupation du site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire